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  • Conformisme et soumission

     

    "Le destin des adultes ex-écoliers est de se soumettre aux modes comme ils ont été soumis aux programmes scolaires jadis. On pourrait écrire des pages sur la tyrannie qu'exerce sur un enfant le jugement de la cour de récréation. On devient un esclave davantage par conformisme horizontal que par soumission verticale."

  • La roche Tarpéienne de Carlos Ghosn

    Carlos Ghosn a été arrêté hier à son arrivée à l’aéroport de Tokyo. On ne sait pas précisément de quoi il est accusé, mais on sait par qui, le fisc japonais. On en sait un peu plus sur les conditions de la garde en vue au Japon. Elle peut durer trois semaines, sans avocat, et une seule visite de quelques minutes. Pour la visite, obligation de parler japonais, en présence d’un gardien. Carlos Ghosn le parle un peu – c’est ce qui a sans doute fait une partie de sa popularité au Japon - mais sa femme pas du tout. À propos de popularité, il semble bien que ce ne soit plus qu’un souvenir. Ou alors ce qu’on nous rapportait de celle-ci était peut-être exagéré. En tous cas son ex bras droit chez Nissan n’a pas hésité à porter le couteau et à accabler son ex-patron. J’ai lu qu’il a accompagné Carlos Ghosn tout au long du redressement de Nissan et qu’il avait toute sa confiance. Tout ça ressemble à une tragédie avec cette chute brutale après la gloire et le traître qui enfonce son ancien protecteur.

    Carlos Ghosn apparaissait comme un personnage hors norme. On peut parler d’un véritable grand patron, un de ceux qui change vraiment l’entreprise, qui fait la différence et qui marque son passage. Tout le monde disait que le sauvetage de Nissan était impossible. Et il y a tant d’exemples de rachats, ou de fusions qui échouent que la réussite est l’exception. Or, non seulement Nissan a été sauvé mais il est devenu bien plus rentable que Renault et c’est lui qui tire tout le groupe. Le canard boiteux est devenu le phénix de la famille. Carlos Ghosn en a tiré un immense orgueil qui ne demandait qu’à être encore gonflé. Il s’est attribué des rémunérations himalayennes. Considérant qu’il était PDG de Renault et de Nissan, il avait un double salaire de PDG, mérité d’après lui par son rythme de travail démentiel, aux deux extrémités de la terre entre Paris et Tokyo. Ce genre de personnage titanesque a forcément des ennemis ; il était réputé pour être d’une exigence féroce avec ses collaborateurs. Il en peut-être fait un peu trop et il semble que la « filiale » japonaise supportait de moins en moins bien la férule française.

    Pour être arrêté si brutalement à l’atterrissage, il a bien fallu que des documents sortent de Nissan. On ne sait pas si le Brutus japonais en est à l’origine. En tous cas, il n’a pas hésité à plonger le couteau sur l’homme à terre.

    J’entends à la radio, qu’ici en France, un groupe d’actionnaires va porter plainte contre Carlos Ghosn dont l’arrestation a fait baisser le cours de l’action. Les chacals qui se sont bien portés - tant mieux pour eux - tant que l’action montait, ne veulent pas rater une occasion de se montrer ignobles dès que le vent tourne mal.

  • Cérémonie du centenaire

    Il y avait 70 chefs d’état ou de gouvernement dit-on. Comme d’habitude, Trump s’est distingué par sa vulgarité. Au premier rang des dirigeants, Macron, Trump et Poutine. L’inévitable Merkel trône à côté de Macron. Plus loin, le roi du Maroc, le roi d’Espagne et le premier ministre canadien Trudeau. J’ai vainement cherché les représentants anglais et belges, nos alliés les plus éprouvés et les plus héroïques. Je ne connais pas les représentants serbes. Étaient-ils là, les anglais, les belges, les serbes ? J’ose l’espérer. Pourtant on ne les voit pas. Ont-ils été relégués au dernier rang ? Je n’ose le croire. Je ne vois personne dans la presse qui se demande où sont passés nos fidèles compagnons d’arme de 1914-1918.

    Finalement si. Je vois qu’on s’interroge sur l’absence de la Grande Bretagne dans certains commentaires du Figaro. Mais, on continue d’oublier la Belgique.

    J’enquête un peu plus et voilà ce que je découvre. Au mois d’août, Macron n’avait pas daigné se déplacer en Amiens, sa ville natale, pour accueillir le Premier ministre britannique et le Prince William, héritier du trône, qui venaient se recueillir sur les champs de bataille de la très sanglante bataille de la Somme. Ce qui fait que Theresa May a envoyé un simple membre de son cabinet à la cérémonie. Pour les Belges, je ne trouve rien. Il y avait bien le Grand Duc du Luxembourg mais pas le Roi des Belges, ou alors bien caché, dans un rang subalterne alors qu’on leur doit d’avoir suffisamment retardé l’offensive allemande pour nous permettre de mieux résister à l’offensive de 1914.

    À ce propos, on aussi oublié l’Italie, le cocu de la première guerre mondiale qui s’est joint à notre alliance après des promesses qu’on lui fit et qui ne furent jamais tenues.

    Donc, ce 11 novembre 2018, on ne célèbre pas notre victoire, on rappelle la fin des combats. On veut nous faire oublier qu’il y avait deux camps, un agresseur qui avait envahi le quart de notre territoire et un agressé qui défendait le sol de la patrie. Cent ans après, il n’y a plus que des «morts inutiles » comme je l’ai entendu dire par un commentateur. Il s’agit donc de célébrer la fin du massacre, à parts égales des deux côtés.

    Il faut encore et toujours célébrer la nouvelle amitié franco-allemande et la réconciliation. On est tellement réconcilié qu’on se demande si l’on ne va pas s’excuser de les avoir arrêtés sur les rives de la Marne.

  • Itinérance commémorative

    On ne sait pas quel est le vrai rapport d’Emmanuel Macron avec la France, avec son histoire. Tantôt, il en rappelle les grandes heures et célèbre ses héros. De très beaux discours ont été tenus en l’honneur du Colonel Beltrame ou pour la panthéonisation de Simone Veil. Tantôt il affirme péremptoirement qu’il n’y a pas de culture française, se complait dans la repentance anticolonialiste et va jusqu’à dire que la vraie France était à Vichy en 1942. Il croit peut-être méritoire de traiter l’histoire de France comme l’histoire de n’importe quel pays, avec détachement, objectivité et sans émotion. Il croit opportun d’y porter le regard désincarné de « ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. »

    Voici le centenaire de la victoire de 1918 qu’il refuse de nommer et de célébrer en tant que victoire du peuple en armes et de ses chefs. On demande à l’ex vaincu son accord et sa participation aux cérémonies. Il aurait été sans doute possible de célébrer la victoire d’un peuple rassemblé dans l’épreuve sans avoir peur d’humilier l’ennemi de l’époque. Mais non, on va dénoncer l’absurdité de la guerre, l’inutilité des massacres, le suicide collectif.

    Il reste l’hommage au courage de nos grands-parents, de leur ténacité, à la fraternité des tranchées. On peut au moins s’accorder là-dessus et l’on n’imagine personne qui ne souhaite s’y associer. Une semaine d’hommage pour les 1568 jours de guerre, ce n’est pas trop !

    Eh bien si ! De quoi est-il question lors de cette itinérance mémorielle ? Des taxes à la pompe ! Du diesel, de l’essence et de transition écologique. Non pas que cette question soit mineure, et que la folie taxatrice du gouvernement n’envie rien à celle de ses prédécesseurs. Mais, pour une petite semaine, serait-ce trop demander qu’on se montre à la hauteur du sacrifice des poilus. Ce devrait être la semaine d’hommage à un million et demi de morts, plus de quatre millions de blessés, rien que du côté français. Et c’est la semaine des dix centimes de plus sur le litre de diesel.

    Je ne sais pas qui est responsable de cette profanation. Serait-ce le Président Macron qui aurait voulu profiter de cette semaine pour se refaire une popularité, remonter dans les sondages en profitant de l’émotion du centenaire ? Serait-ce les Français, oublieux du sacrifice de leurs ancêtres, incapables d’oublier quelques instants leur portefeuille ? En tous cas, ce qui aurait dû être l’occasion de réfléchir à ce que peut être le patriotisme en 2018 s’est transformé en concours de récrimination, de demande d’exemption, et donc de concours de déduction, de taux bonifié, de montage fiscal. On croyait rendre hommage aux morts, on a pinaillé sur le prix de l’essence.

  • Victor Hugo au retour des cendres de Napoléon

    1840 : Retour des cendres de Napoléon. Victor Hugo est là. On lit dans « Choses vues » : « Le Requiem de Mozart fait peu d'effet. Belle musique, déjà ridée. Hélas ! La musique se ride ; c'est à peine un art. »

    À peine un art !